S’il y a bien une chose que je ferai différemment lors de ma 1ère grossesse, c’est me renseigner et me préparer au post partum. Certes cela remonte « déjà » à presque 6 ans. Pour ma part, j’appréhendais surtout la grossesse et le fait de tenir au maximum dans mon travail de l’époque (c’était mon challenge, personne ne m’avait imposé cela). J’ai commencé mon congé maternité sur la période dite "légale", j’avais atteint mon objectif. Je partais soulagée !
Contente que ma grossesse se soit idéalement passée durant presque 8 mois, je profitais de cette dernière ligne droite pour me détendre, me préparer psychologiquement à l’accouchement et à l'arrivée matérielle de mon bébé. J’avais commencé à faire quelques accessoires en couture. J’avais même laissé quelques créations en suspens pour m’occuper quand bébé serait là. Car on parle bien d’un "congé" maternité, non ?!
Quelle claque me suis-je prise !
Avant cette grossesse, peu de mes amies avaient eu des enfants, je n’avais donc que très peu de références. Ma meilleure amie en avait déjà eu 2, mais cela commençait à dater et comme nous vivions loin l’une de l’autre (et que les bébés ne m’intéressaient pas vraiment à l’époque), je n’ai pas été présente dans son quotidien. Je me souviens toutefois de quelques moments partagés avec elle et son bébé où je me suis dit que pour le moment j’étais bien en couple et sans enfant !
Et puis mon tour est arrivé ...
L' "avant" et le "pendant" de la grossesse m’avait beaucoup questionné (et si cela met du temps à venir / et s’il faut faire une parcours PMA / et s’il se passe quelque chose avec le bébé …). Mais alors l’après ... je l’avais totalement occulté! Et puis on ne m’en avait pas réellement parlé, du moins je n'y avais pas porté grand intérêt.
Une fois bébé arrivé, les 2ères semaines se sont relativement "bien" passées (présence du papa et un peu de ma mère).
Mais la suite a été vraiment compliquée. Journée seule avec cette petite chose, temps de ne rien faire, une douche prise entre une tétée et des pleurs, un bébé qui ne grossit pas assez, des pâtes tous les jours au déjeuner (bah oui, c’est rapide et facile à préparer et ça tient bien au corps !) … et surtout le manque de sommeil avec un nouveau-né (qui se réveillait au bout de 5 min après avoir mis 45 min à l’endormir), les tensions, la fatigue, les pleurs (les miennes aussi), l’énervement parfois, l’impuissance de ne pas comprendre et rassurer son enfant, la frustration de n’avoir rien fait de la journée.
Tous ces sentiments se sont entremêlés pendant quelques semaines me poussant même à vouloir préférer retourner au travail plutôt que de rester avec mon bébé.
Mais que se passait-il ? Et bien je vivais (mal) mon post partum!
Je ne m’étais même pas questionnée sur cette période de post accouchement dont la durée est estimée à 40 jours (mais qui peut durer bien davantage). Dans certaines cultures, c’est un moment où l’on prend soin de la femme pour qu’elle soit totalement disponible pour son enfant. En médecine chinoise ces 40 jours "font l’objet d’un traitement adapté ; l’accent porte sur le repos absolu. Au Maroc, au Mexique, en médecine ayurvédique, le soin et le repos prévalent au bénéfice de la jeune mère. En Europe, aux Pays-Bas, des professionnelles financées par l’État allient puériculture et tâches ménagères et aident le couple chez eux pendant environ 10 jours après la naissance".*
Depuis ma 1ère grossesse, le sujet du post partum s’est pas mal démocratisé en France. Beaucoup d’actions, initiatives, de communications, d’outils se sont mis en place. Il y a eu comme un flot de mamans – dans lequel je m’intègre – pour qui la maternité a (r)éveillé une prise de conscience et qui ont souhaité contribuer à leur façon à rendre différente cette période si particulière (on parle de la naissance d’une mère tout de même) de ce que les mères avant nous avaient vécu : faire voler en éclat les injonctions de la maternité, faciliter la vie des mamans, libérer la parole, déculpabiliser les parents (enfin souvent les mères), donner une palette de couleurs plus large que le camaïeu de rose à cette période, faire évoluer le "congé" maternité, ouvrir des lieux pour accueillir les jeunes parents… Les contributions, engagements, volontés ou combats de chacune sont larges.
Chaque mère, chaque parent, chaque enfant, chaque foyer est singulier alors forcément cela fait une multitude de situations. On est tous.tes différent.e.s face à une même situation. Alors quant au sujet du post partum, certain.e.s se diront "on verra bien quand bébé sera là", d’autres "je veux tout savoir sur tout", ou encore "je m’informe un peu mais je ne veux pas me prendre la tête non plus"… En tout cas, il me semble important d’être un minimum informé.e.
Comme me répétait souvent ma mère quand j’étais plus jeune "un homme averti en vaut deux".
Alors pourquoi s'informer ?
Pour savoir … un peu, beaucoup,
Pour s’y préparer et ne pas être pris de court,
Pour sûrement déculpabiliser une fois qu’on sera dedans,
Pour peut-être éviter les désillusions,
Pour savoir demander de l’aide quand il le faudra,
Pour potentiellement prévenir d’une dépression post partum,
Pour apprendre à se faire confiance,
Pour sans doute savoir relativiser dans certaines situations,
Ou tout simplement pour aborder cette période en sachant identifier les petits bonheurs qui illumineront une journée un peu difficile.
Quelles ressources utiliser pour s'informer sur le post partum?
Voici quelques références identifiées (la liste est non exhaustive !). Je n’ai pas tout lu ou visionné mais j’ai pu voir passer ces ressources dans mes sources d’informations ou les ai découvertes au travers de recherches pour cet article.
PODCASTS :
Bliss Stories – Clémentine Galey : elle aborde la grossesse et la maternité (en tout genre) façon « écran large » et sans filtre. Certains sujets peuvent parler plus que d’autres
La Matrescence – Clémentine Sarlat : elle traite de sujets larges autour de la parentalité (alimentation, couple…). Il y a 5 épisodes dédiés à la préparation du post-partum (épisodes 25, 28, 35, 43 et 49). Les épisodes 18, 39, 48, 55 et 66 peuvent aussi être particulièrement intéressants si vous êtes enceinte
Le quatrième trimestre – Sophie : à travers son podcast elle souhaite démocratiser la période dite taboue du post partum. Elle interviewe notamment des professionnels du 4ème trimestre.
COMPTES INSTAGRAM :
@la.sage.femme : Elise partage son quotidien bien actif de sage-femme en hôpital puis en libéral et surtout apporte de l’information (certifiée), du concret, des conseils et du pep’s !
@postpartum_tamere : le nom du compte est explicite ! Echanges, partages, témoignages, questionnements, dé-culpabilité (oui j’invente des mots !). A voir notamment le post du 15/09/21 où Madeleine - la créatrice du compte partage 5 conseils pour bien vivre son post-partum
Les 3 podcasts mentionnés ci-dessus ont également un compte Instagram
LECTURES :
Bien vivre le quatrième trimestre au naturel – Julia Simon - Edition First
Le mois d'or - Bien vivre le premier mois après l'accouchement - Céline Chadelat et Marie Mahe-Poulin - Presses Chatelet
Les secrets du post-partum – Sophie Baconin – Edition Jouvence
DOCUMENTAIRES :
Post partum le documentaire – Ce documentaire (payant) recueille témoignages de parents et de professionnels pour « informer toutes les mamans au sujet du post partum »
ET AUSSI .... (MES PETITS CONSEILS!) :
Échangez également avec les professionnels qui vous accompagnent durant votre grossesse et en qui vous avez confiance.
Discutez avec partenaire, des ami.e.s, peut-être certains membres de votre famille (selon les affinités !) sur le sujet. Ils pourront aussi être une ressource physique, psychologique, une oreille attentive durant cette période.
Et soyez indulgentes avec vous-même !
BONUS :
Un tips de moi mais vous l’avez surement déjà entendu (sauf que personne ne me l’avait dit à l’époque !) : Anticipez et faites le plein de plats, de repas à mettre au congélateur (car manger des pâtes tous les jours, ce n’est pas terrible !)
1Source : Huffingtonpost
crédit photo : Ashton Mullins - Unsplash
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